Chapitre 1

Je m’appelle Arthur Leroy. Non, ce n’est pas une blague. C’est bien mon nom. Après tout, c’est un nom comme un autre. Dans ma famille, nous sommes flics de père en fils. Et je suis fier d’avoir respecté cette tradition familiale au grand regret de mon épouse, Pauline. À ses yeux, cette profession n’est pas, mais pas du tout, compatible avec une vie de famille « normale ». Ce serait même un obstacle nous empêchant d’avoir une vie intime épanouie. Alors lorsque vie privée et vie professionnelle ne font plus bon ménage et que les solutions sparadrap s’avèrent inefficaces, la conclusion s’impose d’elle-même. Je me devais de changer de métier si je désirais me redessiner une vie plus apaisée. J’ai d’ailleurs eu droit à une attaque en règle de ma petite Pauline à ce sujet :
— Comment peux-tu avoir envie de continuer à être flic de nos jours ? Ne penses-tu donc jamais à moi ou aux enfants ?
— Je ne t’ai jamais rien caché, me semble-t-il. Je suis flic, ce n’est pas comme si j’avais une vie.
— Arthur, tu n’es pas drôle. Si tu nous aimes…change de métier.

Pauline n’a pas tout à fait tort mais voilà mon métier fait partie de ma vie et sans lui je ne suis rien. Aussi, à un moment donné, il est important de lui rendre tout ce que j’ai reçu quitte à faire quelques petits sacrifices. Avec le temps, Pauline a bien dû se faire une raison et je n’ai donc pas eu à choisir. De toute façon, j’en aurais été incapable. Chaque matin, Pauline me rejouait la même comédie. Elle m’embrassait comme si elle ne devait plus jamais me revoir et je faisais comme si je ne m’apercevais de rien. Nos tendres embrassades ont vite été remplacées par des engueulades à répétition. Ma journée commençait bien. Il devenait suicidaire de faire comme si je ne voyais rien. Quelque chose ne tournait plus rond. Le cours de ma vie m’échappait et partait même dans tous les sens. Cela a continué avec des problèmes au travail et même avec ma mère. Pourtant, ma mère est morte. Je pensais arriver à tourner la page mais elle réapparaît brutalement dans mes pensées. Je revois le moment où elle m’a annoncé son cancer. J’aurais tant voulu ne plus revivre cette scène. Je suis si triste lorsque je pense à toutes ces occasions de bonheur ratées. Pourquoi ces mauvais souvenirs ressurgissent-ils à nouveau ? J’ai tant espéré que cela passe avec le temps, mais non. Je ne sais plus comment faire pour retrouver une vie calme et sans soucis. Une vie agréable où je serais au centre de tout dans le meilleur des mondes. Aujourd’hui, rien ne va plus. Et puis, j’ai fini par comprendre que quelque chose d’étrange se passait sous mes yeux. Ma vie voulait me rencontrer. J’ai accepté l’invitation, n’ayant plus rien à perdre.

Je crois qu’il faudrait que je commence par le début. Ma rencontre avec Pauline fut un de ces moments de bonheur offert par la vie. Je m’en souviendrai jusqu’à ma mort. Ma mère venait de mourir. Elle s’était envolée en emportant tous ses mystères. Je me souviens de ce jour où le silence s’est installé dans la chambre d’hôpital. Je me suis senti abandonné. Je n’étais plus l’enfant de personne. Sa disparition m’a projeté dans un fossé où s’affrontaient la colère et la tristesse. Qui était responsable de sa mort brutale et prématurée ? Il n’était pas question de tourner la page. J’avais besoin qu’elle me prenne, encore une fois, dans ses bras. Il fallait, au plus vite, me reconnecter avec ma mère par n’importe quel moyen. J’ai commencé par lui envoyer plusieurs texto. Je savais que je n’aurais aucun retour mais cela me donnait l’impression qu’elle était encore un peu en vie. Rapidement, le désir de la rejoindre m’a traversé l’esprit mais le courage m’a manqué. Je me devais d’apprendre à vivre coincé dans le présent. Mon passé ne m’appartenait plus et mon futur n’existait pas encore. Comment pouvais-je sortir de là ? J’ai alors regardé par la fenêtre, il neigeait. J’ai aussitôt fondu en larmes. Il fallait que je sorte, au plus vite, de chez moi pour prendre l’air.

La neige continuait à tomber sur Paris. Je marchais d’un pas hésitant pour éviter une chute. J’avais l’air un peu ridicule. C’est alors qu’une inconnue m’a projeté à terre en sortant de sa voiture. J’étais sûr qu’il ne fallait pas sortir avec un temps pareil. Je ressentais de la douleur dans tout mon corps. La conductrice s’est précipitée pour me relever. J’avais peur qu’elle me fasse mal. Nos regards se sont croisés, elle semblait bouleversée. Ce n’était pas si grave. Nous avons échangé un sourire mouillé s’apparentant plus à un appel à l’aide qu’à un jeu de séduction. Elle avait l’air perdu, elle aussi. Que pouvais-je y faire ? J’avais tant besoin d’être seul.

Peu importe, je pris le risque de l’inviter à m’accompagner au parc Monceau afin d’y faire une promenade sous la neige. Quelle drôle d’idée m’est passée par la tête ? Il n’est pas vraiment dans mes habitudes d’aborder les inconnues dans la rue. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Pauline accepta mon invitation et m’offrit son bras pour m’éviter de tomber une seconde fois. J’ai bien évidemment accepté !

Je ne sais pas comment naît une histoire d’amour. Peut-être par « Il était une fois… ». C’est un bon début. Les premiers pas sont toujours les plus difficiles à franchir. Je pourrais commencer par lui réciter un poème dont elle serait l’héroïne. Nous pourrions remonter le temps ensemble et refaire le monde. Je pourrais lui raconter l’histoire de « pourquoi je suis ici avec toi ». J’étais incapable de savoir comment Pauline allait réagir à cette technique de rapprochement insolite. Peu importe, je me suis lancé. J’ai pris le risque de la perdre avant de l’avoir séduite. C’est tout moi. Pauline a immédiatement joué le jeu. Nous sommes devenus co-auteurs d’un roman qui racontait l’histoire merveilleuse d’un prince et d’une princesse intergalactiques. Nous ne pouvions plus nous décoller l’un de l’autre. Nous marchions dans le parc Monceau puis dans les rues de Paris tout en poursuivant notre aventure que l’on espérait éternelle. N’ayant aucune destination précise, notre ballade sous les étoiles de Paris s’est poursuivie dans mon appartement. Nous n’avions même pas songé à nous embrasser.

Pendant que Pauline inspectait ma tanière, je lui ai préparé ma spécialité : une omelette. Je sais. Ce n’est pas très romantique mais c’est la seule chose que je sais cuisiner. Mes omelettes aux herbes, aux champignons, au jambon, baveuses ou non sont très appréciées. J’espère que Pauline n’est pas allergique aux œufs. Apparemment non. Je n’oublierai jamais son sourire émerveillé en voyant mon omelette à la ciboulette. La faim se lisait sur son regard. Pauline me dévorait des yeux.

Il n’était pas question de zapper notre premier dîner. Non pas question ! Mon omelette était prioritaire. Nous avions une éternité devant nous. Notre repas terminé… j’ai commencé par lire à haute voix un passage de La Belle au bois dormant. J’ai choisi l’extrait où le prince embrasse sa belle. J’ai lu de plus en plus doucement pour terminer en chuchotant mes mots. Tout en me souriant, Pauline ne me lâchait pas des yeux. Cela commençait à devenir gênant et plaisant à la fois. J’étais dans la plus grande confusion possible. Son sourire était à lui tout seul une invitation au bonheur. Ce n’est pas la forme de ses lèvres qui était en cause mais plutôt son regard profond et pétillant. Un regard sensuel et un brin coquin… rien que pour moi. Un regard inquisiteur qui me déstabilisait et rassurait le simple voyageur perdu dans la nuit que j’étais, en m’offrant cette lueur d’espoir. Un regard magique qui me transportait et m’invitait à passer à la vitesse supérieure. Aussi, nous nous sommes retrouvés en position allongée face au miroir de l’armoire. La lumière de la chambre a refusé de s’éteindre. Le miroir nous a permis de découvrir le corps de l’autre sous tous les angles. Nous n’avons pas tardé à fusionner comme si nous étions deux pièces du même puzzle. Nous nous sommes endormis l’un dans l’autre. Mais lorsque je me suis réveillé Pauline s’était envolée. Mon lit était redevenu un désert. J’aurais dû m’en douter. C’est toujours pareil avec les filles. Eh bien, pas vraiment. Cette fois, je m’étais trompé sur toute la ligne. Pauline avait pris soin de mettre son 06 tout près de la machine à café.

Pauline n’était pas ma première histoire d’amour. Certes, je n’avais pas le même palmarès que mon ami Guillaume. Je ne suis pas du genre à enchaîner les conquêtes au point d’en mélanger les prénoms. Chacun a les plaisirs qu’il souhaite. Tout détruire sur mon passage pour assouvir un désir immédiat n’a jamais fait partie de mes priorités. J’ai rapidement remplacé l’expression « pas de bras, pas de chocolat » par un cri de guerre plus personnel « pas de sentiments, pas de sexe ». Mes sentiments pour ce que l’on appelle injustement le sexe faible sont bien souvent éphémères mais toujours réels. Dans l’art subtil de la séduction, je ne me débrouille plutôt pas mal. Normal, je suis un beau gosse. « Se prendre un râteau » n’a jamais fait partie de mon vocabulaire. Je ne sais même pas ce que cela signifie…Mon problème était autre. Il était de rompre une relation qui s’éternisait un peu trop à mon goût. Je me lasse si rapidement de tout. C’est toujours la même chose. Tout ce qui m’a troublé lors du premier regard retombe un peu trop vite. Je me console en me persuadant m’être trompé. La prochaine sera la bonne. Je me demande surtout si j’ai vraiment envie d’aimer. En réalité, j’appréciais trop ma liberté pour m’emprisonner dans une histoire qui m’imposait plus de contraintes que de plaisir. Je n’étais surtout pas désespéré au point de me mettre la corde au cou. J’avais même la certitude qu’être amoureux n’était pas un truc pour moi. Il m’importait peu de m’endormir et de me réveiller tout seul. J’avais tout mon temps. J’appréciais ma solitude. Il m’arrivait de sortir seul pendant la nuit pour marcher dans les rues désertes de Paris avec comme seul compagnon, le silence.

Mon métier me prenait tout mon temps. Je ne comptais plus mes nuits blanches. Et quand j’arrivais à retrouver mon lit, je dormais au maximum quatre heures. Chaque matin, je me réveillais avec le sentiment d’être utile. J’étais si fier d’exercer une profession extraordinaire. Je me devais de lui donner le meilleur de moi-même et de ne pas hésiter à y consacrer tout le temps nécessaire. Ma vie était bien trop remplie pour glisser une femme dans mon agenda ou éventuellement dans mon lit. Ma vie privée se résumait à un seul mot : néant. Cela peut être dingue de tout sacrifier ainsi à son métier. J’étais persuadé que rien ne changerait jamais jusqu’à ce que Pauline entre dans ma vie. Elle a fracassé toutes mes certitudes pour mon plus grand bonheur.

Je n’ai jamais demandé à Pauline la raison qui l’avait poussée à accepter, si facilement, de m’accompagner au parc Monceau. En la voyant, j’ai eu le sentiment que je pouvais construire quelque chose. Ma route s’étendait à perte de vue. J’avais tellement besoin de savoir ce que j’allais faire de ma vie. Ma petite Pauline est arrivée et mon histoire s’est poursuivie à ses côtés. Pauline était mon ange gardien. Je ne pouvais plus la perdre, je l’avais attendue trop longtemps. Pauline était le contraire de moi. Elle ne s’en faisait jamais, elle restait en n’importe quelle occasion toujours détendue. Si seulement son attitude pouvait un peu déteindre sur moi. J’enviais sa capacité à prendre de la hauteur alors que les aléas de notre vie quotidienne me plaquaient au sol ! La vie est courte. Il était donc inutile de s’inquiéter plus que de raison, me répétait-elle tout le temps.

Dans sa grande bonté, Pauline m’accordait le droit de m’angoisser quand la situation devenait désespérée. Mais à petite dose, tout au plus. Il ne fallait pas exagérer. Elle était mon bouclier d’amour, mon équilibre. Pauline était passionnée d’opéra. Elle adorait notamment La Flûte enchantée et m’emmenait assister à chaque nouvelle représentation de cette œuvre. Aller à l’opéra ensemble ne fut pas un enchantement pour moi contrairement à Pauline qui rayonnait de bonheur. Elle tenta de me faire partager sa passion. Elle rentrait tellement dans les détails que cela devenait une véritable torture. Je me gardais bien de dire quoi que ce soit. Je finirai bien par apprécier, un beau jour, Mozart ou Bellini. Mais je ne ressentais rien malgré mes efforts. Le monde enchanté de Pauline n’était décidément pas le mien. J’étais accablé de ne pas pouvoir répondre à ses attentes. C’était ainsi. Personne n’y pouvait rien. Notre vie a continué et de notre union sont nés deux enfants Maxime et Camille. Un garçon et une fille, le choix du roi comme on dit. Ce qui nous a permis de mettre de côté le reste. Le reste ?

Il s’agit d’une petite flamme qui s’éteignait lentement car personne ne s’en occupait vraiment. Je vivais avec Pauline mais nos chemins n’étaient plus les mêmes. Passé les premières années d’insouciance, nous nous sommes égarés dans une routine dont il était impossible de sortir. Nous étions devenus deux colocataires par la force des choses. Le dialogue entre nous n’était pas rompu pour autant. Nous discutions ensemble de problèmes quotidiens sans importance. Nous discutions alors que nous n’avions plus rien à nous dire. Parler à un mur aurait eu le même effet. J’ai commencé à sortir du cadre. J’avais tellement besoin de me rassurer sur mon capital séduction ou du moins sur ce qu’il en restait. C’était une sorte de défi personnel. J’ai tenté, plusieurs fois, de me contenir mais rien n’a réussi à m’empêcher de recommencer, encore et encore. Mon comportement permissif m’enfermait dans un cercle infini de désillusions.

Peut-être ne faut-il avoir aucun désir pour être heureux ?

J’étais devenu esclave de mes pulsions. J’étais devenu comme mon ami Guillaume. Lorsque je me regardais dans un miroir, je ne me reconnaissais plus. J’avais honte de ce que je devenais. Je me demandais avec angoisse comment tout cela allait se terminer. Le plus drôle, c’est que je ne me suis jamais vraiment attaché à personne. J’aimais toujours Pauline comme aux premiers jours. Elle était toujours aussi belle et sensuelle. Mais voilà, Pauline finit par découvrir la vérité. À chaque fois qu’elle me menaçait de me quitter je lui jurai que je ne recommencerai plus. Pauline cédait. Son indulgence fut la plus belle preuve d’amour qu’elle pouvait m’offrir. Cela rendait notre amour encore possible… jusqu’au prochain incident. J’étais loin d’être fier de moi. Ma vie se fissurait de toute part. J’en étais le seul responsable et je devrai un jour où l’autre en payer le prix fort.

Mon premier avertissement est survenu un jeudi après-midi, dans mon bureau. Je revenais d’une perquisition lorsque j’ai eu comme l’impression de manquer d’air, de suffoquer. Je tremblais de la tête aux pieds. Je voyais bien que cela n’était pas normal et que quelque chose de terrible allait m’arriver. J’ai pensé avoir une crise cardiaque tellement mon cœur battait violemment. Cette idée me terrifiait. Le moment de régler la facture de toutes mes turpitudes venait d’arriver. Je m’y attendais. La facture allait être salée. J’ai fermé les yeux un moment, j’ai commencé à perdre connaissance.

Puis, comme par miracle, mon malaise s’est envolé. Je me suis rassuré en pensant qu’il s’agissait d’une crise d’anxiété passagère et sans conséquence. Un collègue est alors entré dans mon bureau et je me suis comporté comme si tout allait bien. J’ai dit une bêtise pour le faire rire et détendre l’atmosphère. Puis, j’ai écourté notre conversation, prétextant un rendez-vous avec le patron. J’étais épuisé mais j’avais réussi, une fois de plus, à sauver sinon les apparences au moins l’apparence. Mon sourire, tel un masque, me protégeait et me permettait de cacher une immense détresse. Mes amis m’enviaient cette disposition à toujours être de bonne humeur et ne voyaient pas toute cette souffrance qui me rongeait de l’intérieur. Un sentiment de vide en moi me pourrissait la vie depuis bien longtemps. Je vivais surtout dans la terreur d’une nouvelle crise, sans vraiment me l’avouer. Devrais-je en parler à Pauline ? Sûrement pas. Je me refusais à l’inquiéter pour rien. J’avais surtout tellement peur de la décevoir une nouvelle fois. Pauline s’était pourtant rendu compte que quelque chose n’allait pas. Elle me reprochait de ne faire aucun effort alors que notre couple allait droit dans le mur.

Notre histoire arrivait-elle à sa fin ? Devait-on attendre de se déchirer et de se détester pour prendre une décision ? J’aurais voulu lui répondre mais j’avais perdu tous mes mots. Je ne comprenais pas pour quelles raisons je me repliais ainsi sur moi-même. Je ne savais pas ce qui se passait en moi. Je devais dire adieu à mes mauvaises habitudes si je désirais ne pas perdre Pauline pour toujours. Tout était de ma faute. À moi de réparer les dégâts. Mais comment en étais-je arriver là ? Je suis peutêtre hermétique au bonheur. La recherche du bonheur n’est d’ailleurs pas une obligation, me semble-t-il. Personne ne pourra me forcer à être heureux si telle n’est pas ma volonté. Attention, je ne hais pas le bonheur. Je considère qu’il n’est pas à ma portée dans la mesure où je suis incapable de savoir ce que je veux. Je me rends bien compte que mon comportement complique les choses. Il ne revient qu’à moi de refuser cet héritage trop violent et d’aller retrouver Pauline.

Il suffirait de tout effacer. La vie continuerait comme avant. Je sais bien que ce n’est pas aussi simple. Ce n’est d’ailleurs simple pour personne de correspondre à ce que l’on attend de nous. C’est même épuisant d’essayer jusqu’au jour où l’on se rend compte que cela n’a finalement aucune importance. Peu importe, Pauline compte sur moi. Je ne supporterai pas de la faire souffrir davantage. Je dois choisir entre continuer cette existence ou rompre. Je dois choisir entre la rechoisir ou la déchoisir. Comment faire le bon choix ? Un flot continu d’hésitations, de doutes et de possibilités monopolisent mon esprit et m’empêchent de savoir ce qui est bon ou pas pour moi. Je n’ai aucun plan c’est flippant. Pourtant, je dois prendre une décision, n’importe laquelle. Mais prendre une décision. J’ai l’impression de jouer ma vie aux dés. Tant de sacrifices, tant de renoncements pour en arriver là. C’est franchement décourageant.

Philippe Mialsoni