Chapitre 1
C’est la fin du monde.

Une pluie diluvienne vient d’envahir la gare Saint-Charles et commence à déferler vers le boulevard National. Le décor est apocalyptique. Le ciel est gris. L’atmosphère de la même couleur. La gare est déserte. Le silence est total. Les taxis pris d’assaut ont tous disparu. Plus aucune voiture ne circule. Il en est de même pour les bus ou le tramway qui viennent de s’immobiliser en plein milieu des Réformés. Quant aux trains, abandonnés à leur sort, ils semblent visiblement dépassés par les évènements. Les quelques voyageurs, laissés sur le carreau, slaloment, tant bien que mal, entre les flaques d’eau à la recherche d’un abri de fortune. C’est le sauve qui-peut, la grande fuite, la débandade. Les pompiers, submergés d’appels, sont débordés par la situation et les demandes d’interventions ne cessent d’augmenter. C’est de la folie. Pour l’instant, aucun blessé grave n’est à déplorer mais jusqu’à quand ? De la gare au boulevard Longchamp, tout le quartier semble abandonné et désemparé face à cet épouvantable naufrage. De ce lieu si animé d’ordinaire, il ne reste plus qu’un espace dépeuplé et étonnamment silencieux. C’est le chaos, le carnage, l’apocalypse. Il est inutile de résister davantage à l’évidence. La fin du monde approche. Il y aurait de quoi en perdre la raison.


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